Il s’agit du premier chef de gouvernement de la Ve République qui tombe à la suite d’un vote de confiance. L’Assemblée nationale n’a pas accordé sa confiance au gouvernement de François Bayrou ce lundi 8 septembre. Le Premier ministre est contraint de démissionner.
Avec 364 voix contre et 194 voix pour, l’Assemblée nationale n’accorde pas sa confiance au gouvernement de François Bayrou. Le Premier ministre est contraint d’apporter sa démission ainsi que celle de son gouvernement au président de la République. C’est la première fois sous la Ve République qu’un gouvernement tombe après un vote de confiance.
« Cette épreuve de vérité je l’ai voulue », avait déclaré M. Bayrou pendant son discours de politique générale. Un dernier discours, en début d’après-midi, à la suite duquel les présidents de groupe s’étaient succédé à la tribune de l’Assemblée nationale.
Lors de cette séance extraordinaire à l’Assemblée nationale, ont pris la parole Boris Vallaud, chef du groupe socialiste, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, Gaëtan Dussausaye, député des Vosges, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Écologiste, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates, Paul Christophe, président du groupe Horizons et indépendants, Laurent Panifous, président du groupe Liot, Stéphane Peu, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, Eric Ciotti, président du groupe Union des droites, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national, Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République et Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise.
La présidente du groupe Rassemblement national Marine Le Pen s’est exprimée à son tour à l’Assemblée nationale.
« Ce moment marque la fin de l’agonie d’un gouvernement fantôme », a attaqué Mme Le Pen. Pour elle, « nous vivons l’effondrement d’un système ».
En outre, Marine Le Pen appelle à la dissolution et à une « réelle alternance ». « L’alternance n’est pas un gros mot, c’est une respiration normale de la démocratie », a-t-elle dit.
Dans la foulée, elle a appelé Emmanuel Macron à « agir par devoir » et « dans l’intérêt du pays » en prononçant une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, « une obligation » au vu de la situation.
Selon ses mots, « un grand pays comme la France ne peut pas vivre avec un gouvernement de papier ».
À son tour, l’ancien Premier ministre français Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, s’est exprimé. Il débute, en citant une mise en garde d’Albert Camus : « Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison ».
« Ce n’est pas aux Français de régler les problèmes du Parlement, mais au Parlement de régler ses problèmes et ceux des Français », a rappelé M. Attal qui appelle les députés au « courage du compromis ».
Le président du groupe Ensemble pour la République a proposé un « accord d’intérêt général pour que les 18 mois devant nous ne soient pas ceux du blocage à répétition et de l’impuissance publique », a-t-il détaillé.
Après M. Attal, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) s’est adressée à François Bayrou, en disant qu’« aujourd’hui est un jour de soulagement pour des millions de Français, soulagement que vous partiez. » « Impopulaire, minoritaire, détesté, le macronisme ne gouverne plus que par la peur », a-t-elle constaté.
« Nous ne partageons pas votre diagnostic et encore moins vos remèdes », a-t-elle ajouté, dénonçant 1 000 milliards de dettes supplémentaires sous Emmanuel Macron. « Plus de 2000 enfants naissent, vivent et meurent dans la rue, aux côtés des 350 000 sans abris, du jamais vu depuis l’après-guerre », a-t-elle fustigé.
Ailleurs dans ses remarques, elle a fait référence à la guerre sanglante israélienne contre la bande de Gaza. Selon elle, le génocide perpétré par l’armée israélienne à Gaza ne rencontre aucun obstacle de la France, qui vient encore de livrer des dizaines de millions d’euros d’armes à une entité dirigée par des criminels de guerre », a dénoncé Mathilde Panot.
La présidente des députés LFI a appelé à la démission d’Emmanuel Macron.
Le Premier ministre français perd le vote de confiance des députés, alors que la France est aux prises avec plusieurs crises, dont politique, économique, sociale et militaire. L’avenir politique de ce pays sera dans les limbes après le renversement du gouvernement de Bayrou.